Au-delà des clichés habituels comme les cigares et les rythmes enivrants, les musées emblématiques de Cuba recèlent des trésors insolites, témoins silencieux d'une histoire riche, vibrante et complexe. Ces institutions, véritables gardiennes du patrimoine national cubain, offrent une plongée immersive dans le passé mouvementé de l'île, de la période coloniale à la révolution castriste. L'histoire de Cuba est captivante et mérite d'être explorée au-delà des guides touristiques classiques. Cuba, avec sa culture vibrante, sa musique envoûtante et son histoire captivante, est une destination prisée par les voyageurs du monde entier en quête d'authenticité.
Cependant, l'exploration approfondie de ses musées révèle une facette souvent méconnue, où des objets singuliers racontent des histoires surprenantes, parfois émouvantes, et toujours instructives. Nous explorerons le Musée de la Révolution à La Havane, le Musée de la Musique également à La Havane, le Museo Ernest Hemingway situé à la Finca Vigía, et enfin le Museo de la Ciudad, toujours dans la capitale cubaine, révélant des curiosités qui défient les attentes et captivent l'imagination. Préparez-vous à être surpris par la richesse et la diversité du patrimoine culturel cubain, bien au-delà des clichés habituels.
Musée de la révolution (la havane) : un symbole de l'histoire cubaine
Le Musée de la Révolution, situé dans l'ancien Palais Présidentiel, est un lieu chargé d'histoire et d'importance symbolique pour la Révolution cubaine. Cet édifice majestueux, témoin du pouvoir de Batista avant 1959, abrite aujourd'hui une collection impressionnante d'artefacts et de documents relatifs à la lutte révolutionnaire. En se promenant dans ses salles, on peut revivre les événements marquants qui ont façonné Cuba, de la prise du pouvoir par Fidel Castro à la consolidation du régime socialiste. La visite du musée est essentielle pour comprendre la genèse de Cuba moderne.
Le téléphone rouge de batista : un vestige du pouvoir autoritaire
L'un des objets les plus intrigants du musée est sans aucun doute le téléphone rouge de Batista. Ce téléphone, d'une couleur rouge vif et doté d'un combiné imposant, se dresse comme un symbole du pouvoir autoritaire et isolé de l'ancien dictateur. Il est conservé dans une vitrine, soulignant son importance historique et sa valeur symbolique. Les détails physiques du téléphone sont frappants : son boîtier en bakélite est intact, et les boutons semblent encore prêts à être utilisés, même après des décennies.
Ce téléphone rouge était un élément essentiel du réseau de communication du régime de Batista, lui permettant de rester en contact avec ses généraux, ses officiers et ses informateurs. Il représente un contraste saisissant avec la réalité de son régime, où la communication et la liberté d'expression étaient sévèrement réprimées. La présence de ce téléphone dans le musée symbolise la chute du régime autoritaire et la victoire de la Révolution. Il rappelle également que même les instruments les plus puissants peuvent être défaits par la volonté du peuple. C'est un avertissement contre les dérives du pouvoir.
Le contraste entre cet objet de communication "directe" et la réalité du pouvoir autoritaire de Batista est saisissant. Le fait qu'il ait été conservé et exposé témoigne de l'importance de la Révolution cubaine et de la nécessité de se souvenir du passé pour ne pas répéter les erreurs. Ce téléphone rouge, plus qu'un simple objet, est une relique de la dictature, un avertissement silencieux sur les dangers de l'autoritarisme. Il permet aux visiteurs de réfléchir à la nature du pouvoir, de la communication, de la liberté et de la répression. Il est un symbole fort de l'histoire cubaine.
Une carte du monde annotée par che guevara : la vision d'un révolutionnaire
Un autre objet insolite conservé au Musée de la Révolution est une carte du monde annotée par Che Guevara. Cette carte, de type politique et datant probablement des années 1960, porte les annotations manuscrites du célèbre révolutionnaire argentin et figure emblématique de la révolution cubaine. On peut y observer des cercles, des flèches et des notes prises par Che Guevara, révélant ses pensées stratégiques et sa vision du monde, notamment ses idées sur la lutte anti-impérialiste.
Le contexte de l'utilisation de cette carte est fascinant. Il est probable que Che Guevara l'ait utilisée lors de ses voyages en Afrique ou en Amérique Latine, ou lors de la planification de stratégies révolutionnaires visant à étendre l'influence du socialisme dans le monde. Les annotations suggèrent des zones d'intérêt stratégique, des potentiels foyers de révolution et des routes potentielles pour étendre l'influence de la Révolution cubaine. L'histoire derrière cette carte est complexe et multiforme, reflétant les ambitions internationales de Che Guevara et son engagement envers la lutte anti-impérialiste, notamment en Algérie et au Congo.
Cette carte offre une perspective unique sur la vision du monde d'un révolutionnaire. Elle révèle les préoccupations de Che Guevara, ses espoirs, ses doutes et ses stratégies pour transformer le monde, notamment à travers la lutte armée. La rareté de cet objet réside dans sa capacité à nous connecter directement avec les pensées et les aspirations d'un personnage historique majeur. Elle nous invite à réfléchir sur la nature de la révolution, de la politique, de l'engagement social et des conséquences de l'idéologie révolutionnaire. Ce document témoigne de la pensée stratégique et de l'engagement internationaliste du Che, tout en soulevant des questions sur la violence et les moyens employés pour atteindre ses objectifs.
Musée de la musique (la havane) : un écrin du patrimoine sonore cubain
Le Musée de la Musique, situé dans une magnifique demeure coloniale du XVIIIe siècle à La Havane, est un véritable sanctuaire dédié au patrimoine musical cubain. Sa mission est de conserver, étudier et promouvoir la richesse et la diversité de la musique de l'île, du danzón à la salsa, en passant par la rumba et le son. Le musée abrite une collection impressionnante d'instruments de musique, de partitions, de documents et d'objets relatifs à l'histoire de la musique cubaine, allant des instruments aborigènes aux créations contemporaines. L'atmosphère qui y règne est à la fois solennelle et vibrante, imprégnée de l'histoire et de la passion de la musique cubaine, reconnue mondialement.
Instruments de musique aborigènes (taïnos) : les racines musicales oubliées
Parmi les trésors du Musée de la Musique, on trouve une collection d'instruments de musique aborigènes (Taïnos), des vestiges précieux d'une culture presque disparue, décimée par la colonisation espagnole. Ces instruments, fabriqués à partir de matériaux naturels tels que le bois, les coquillages, les os, les calebasses et les fibres végétales, témoignent de l'importance de la musique dans la vie des populations autochtones de Cuba avant l'arrivée des Européens. Leur rareté et leur fragilité les rendent d'autant plus précieux.
L'importance de la musique dans la culture Taïno ne peut être sous-estimée. Elle était présente dans tous les aspects de la vie quotidienne, des cérémonies religieuses aux fêtes communautaires, en passant par les rituels agricoles et les jeux. Les instruments de musique étaient considérés comme des objets sacrés, capables de communiquer avec les esprits de la nature et de guérir les maladies. Bien que la culture Taïno ait été largement décimée par la colonisation espagnole, son influence sur la musique cubaine contemporaine est indéniable, bien que souvent méconnue. On peut encore entendre des échos de ses rythmes, de ses mélodies et de ses instruments dans certaines formes de musique traditionnelle cubaine, notamment dans la percussion et les chants. La conservation de ces instruments est essentielle pour préserver la mémoire de ces populations et reconnaître leur contribution à l'identité cubaine.
La rareté de ces instruments est un rappel poignant de la fragilité des cultures indigènes et de l'importance de les préserver et de les valoriser. Ils nous connectent aux racines les plus profondes de l'histoire cubaine, à une époque où l'île était habitée par des populations autochtones en harmonie avec la nature. La connexion avec ces racines indigènes est souvent oubliée au profit d'une vision plus eurocentrée de l'histoire cubaine, mais elle est essentielle pour comprendre l'identité complexe et multiculturelle de Cuba. Les instruments de musique aborigènes du Musée de la Musique sont bien plus que de simples objets : ils sont des témoins silencieux d'une histoire tragique, d'un héritage précieux et d'une identité en partie effacée.
Une "clave de cristal" : un instrument populaire transformé en objet de luxe
Un autre objet insolite conservé au Musée de la Musique est une "clave de cristal". La clave, instrument de percussion essentiel dans la musique cubaine, est traditionnellement fabriquée en bois dur, comme le cèdre ou l'ébène. La découverte d'une clave en cristal est donc une curiosité qui attire l'attention des visiteurs et des mélomanes. Sa matière inhabituelle lui confère une sonorité unique, plus cristalline et délicate, et une esthétique raffinée. Elle représente une exception à la règle et une manifestation du luxe dans le monde de la musique populaire, habituellement associée à des matériaux plus modestes.
L'histoire de cette clave de cristal est entourée de mystère et de spéculations. On ignore qui en est le commanditaire, l'artisan qui l'a créée, la technique employée et l'occasion pour laquelle elle a été fabriquée. Il est probable qu'elle ait été commandée par une personne fortunée, un mécène de la musique ou un collectionneur d'objets d'art, désireuse de posséder un objet unique et prestigieux. La clave de cristal témoigne de la richesse et de la diversité de la musique cubaine, capable de s'adapter à tous les contextes et de s'exprimer à travers toutes les matières, même les plus inattendues. Il s'agit d'un exemple fascinant de l'évolution de la musique cubaine et de sa capacité à intégrer des éléments de luxe et de sophistication, tout en conservant son âme populaire.
La transformation d'un instrument simple et populaire en un objet de luxe est fascinante. Elle illustre la manière dont la musique peut transcender les classes sociales et devenir un symbole de statut, de pouvoir et de raffinement. La clave de cristal est bien plus qu'un simple instrument de musique : elle est une œuvre d'art, un objet de collection, un symbole de l'histoire de la musique cubaine et un témoignage du talent des artisans cubains. Sa rareté et son originalité en font un objet particulièrement précieux. La sonorité particulière de la clave de cristal est probablement plus cristalline et délicate que celle de la clave de bois, ajoutant une dimension nouvelle et subtile à la musique cubaine, tout en conservant son rôle rythmique essentiel.
Museo ernest hemingway (finca vigía, san francisco de paula) : dans l'intimité d'un écrivain légendaire
Le Museo Ernest Hemingway, situé à la Finca Vigía à San Francisco de Paula, à quelques kilomètres de La Havane, est l'ancienne maison de l'écrivain américain Ernest Hemingway à Cuba. Cette demeure, imprégnée de l'atmosphère de l'époque, offre un aperçu unique de la vie, des habitudes et de l'œuvre de l'auteur du "Vieil Homme et la Mer". Hemingway a vécu à Cuba pendant plus de vingt ans, de 1939 à 1960, et l'île a profondément influencé son écriture et sa vision du monde. La Finca Vigía est un lieu de pèlerinage pour les amateurs de littérature, qui viennent découvrir l'univers de l'écrivain, s'immerger dans l'ambiance particulière de sa maison et marcher dans les pas d'un mythe littéraire.
La collection de chats empaillés (environ 50) : une étrange obsession
L'un des aspects les plus surprenants, voire déconcertants, du Museo Ernest Hemingway est sans aucun doute la collection de chats empaillés, qui compte environ 50 spécimens. Hemingway était un amoureux des chats, et il en a adopté de nombreux pendant son séjour à Cuba, leur donnant des noms originaux inspirés de célébrités. Après leur mort, il a décidé de les faire empailler par un taxidermiste et de les exposer dans sa maison, créant une atmosphère à la fois étrange, fascinante et quelque peu macabre. Leur présence donne un caractère unique au lieu, témoignant de l'excentricité et des obsessions de l'écrivain.
Hemingway vouait une véritable passion, presque une obsession, aux chats. Ils étaient ses compagnons fidèles, ses confidents silencieux et une source d'inspiration. Il les traitait avec affection et respect, et il leur accordait une place importante dans sa vie quotidienne. On raconte qu'il pouvait passer des heures à les observer, à jouer avec eux et à leur parler. La présence de ces chats empaillés témoigne de l'attachement profond d'Hemingway à ses animaux et de son besoin de les conserver près de lui, même après leur mort. Ils constituent un élément essentiel de l'atmosphère particulière de la Finca Vigía, reflétant la personnalité complexe et parfois sombre de l'écrivain.
L'aspect macabre et surprenant de cette collection contraste fortement avec l'image virile et aventureuse de l'écrivain, véhiculée par ses romans et sa légende personnelle. Elle révèle une facette plus sensible, vulnérable et même morbide de sa personnalité. La présence de ces animaux empaillés est à la fois troublante, fascinante et morbide, et elle invite le visiteur à s'interroger sur la relation complexe entre Hemingway et la mort, la solitude, la création littéraire et les démons intérieurs qui le tourmentaient. La collection de chats empaillés est un exemple de l'excentricité de l'écrivain et de sa capacité à transgresser les conventions sociales et esthétiques. Elle offre un aperçu unique de sa vie intérieure, de ses obsessions et de ses angoisses.
Son bateau de pêche "pilar" : un instrument d'aventure et peut-être d'espionnage
Même si plus connu, il est impossible de ne pas mentionner le bateau de pêche "Pilar". Ce bateau, amarré sur des cales non loin de la maison principale, témoigne de la passion d'Hemingway pour la mer, la pêche au gros et l'aventure. Il a utilisé le Pilar pour explorer les eaux cubaines, pêcher le marlin, chasser les sous-marins allemands (selon certaines sources) et s'inspirer pour ses romans, comme "Le Vieil Homme et la Mer". Le bateau est aujourd'hui exposé et permet aux visiteurs de se plonger dans l'univers maritime de l'écrivain, d'imaginer ses expéditions et de ressentir la force de la nature.
Les aventures d'Hemingway en mer ont été une source d'inspiration inépuisable pour ses romans et ses nouvelles. Il a puisé dans ses expériences de pêche, de navigation, de chasse sous-marine et de rencontres avec des personnages hauts en couleur pour créer des personnages et des histoires inoubliables, souvent marquées par la lutte, la persévérance et la dignité face à l'adversité. "Le Vieil Homme et la Mer", l'une de ses œuvres les plus célèbres et couronnée par le prix Nobel de littérature en 1954, est directement inspirée de ses aventures à bord du Pilar. Le bateau est un symbole de la force, de la persévérance, de la relation complexe entre l'homme et la nature et de la quête de soi.
Une histoire moins connue, et qui mérite d'être mentionnée avec prudence car elle est difficile à prouver de manière définitive, est que le Pilar aurait été équipé d'un équipement radio sophistiqué utilisé pour espionner les sous-marins allemands dans les Caraïbes durant la Seconde Guerre Mondiale, en collaboration avec les services de renseignement américains. Si cela est vrai, cela ajouterait une dimension nouvelle, inattendue et controversée à l'histoire du bateau et à la légende d'Hemingway. Quoi qu'il en soit, le Pilar reste un objet fascinant, témoin de l'histoire d'Hemingway, de son lien profond avec Cuba et de ses multiples facettes. L'utilisation potentielle du bateau à des fins autres que la pêche renforce le caractère exceptionnel de cet objet et soulève des questions sur l'engagement politique et les activités secrètes de l'écrivain.
Museo de la ciudad (palacio de los capitanes generales, la havane) : un voyage dans le temps à travers l'histoire de la havane
Le Museo de la Ciudad, situé dans le Palacio de los Capitanes Generales à La Havane, est un lieu chargé d'histoire, de prestige et de souvenirs. Cet ancien palais, qui fut la résidence des Capitaines Généraux, les représentants de la Couronne espagnole à Cuba pendant la période coloniale, est un magnifique exemple d'architecture coloniale espagnole. Il abrite aujourd'hui une collection impressionnante d'objets, de meubles, de costumes, de documents et d'œuvres d'art relatifs à l'histoire de La Havane, de sa fondation en 1519 à nos jours. Le musée offre une plongée immersive dans le passé de la ville, permet de comprendre son évolution à travers les siècles et de découvrir les influences culturelles qui ont façonné son identité.
Une toilette portative du XIXe siècle : un symbole de luxe et de statut social
Parmi les objets insolites conservés au Museo de la Ciudad, on trouve une toilette portative du XIXe siècle. Cet objet, aussi surprenant qu'inattendu, témoigne du luxe, du raffinement et des préoccupations hygiéniques de la vie à l'époque coloniale, du moins pour les classes privilégiées. La toilette portative, fabriquée à partir de matériaux précieux tels que le bois exotique, le laiton poli, l'argent massif et le cuir fin, est un objet de collection qui suscite la curiosité des visiteurs et les interroge sur les mœurs de l'époque.
Le contexte d'utilisation de cette toilette portative est fascinant. Elle était probablement utilisée lors de voyages, de réceptions officielles, de bals somptueux ou dans des résidences secondaires, par des membres de l'aristocratie, de la bourgeoisie ou de la haute administration coloniale. Son aspect luxueux en fait un symbole de statut social élevé, de richesse et de pouvoir. La toilette portative témoigne des mœurs et des coutumes de l'aristocratie coloniale, qui attachait une grande importance à l'apparence, au confort, à l'étiquette et à la distinction sociale. Sa présence dans le musée est un rappel de la richesse, du pouvoir et des privilèges dont jouissaient les classes supérieures à l'époque coloniale, au détriment de la majorité de la population.
Un objet utilitaire transformé en symbole de richesse, de pouvoir et de distinction sociale. Elle offre un aperçu des mœurs, des valeurs et des préoccupations de l'aristocratie coloniale. La complexité de son mécanisme, la finesse de ses finitions et la qualité des matériaux utilisés témoignent du savoir-faire des artisans de l'époque et de l'importance accordée au luxe et à la sophistication. La toilette portative est bien plus qu'un simple objet utilitaire : elle est une œuvre d'art, un témoignage de l'histoire sociale, un symbole de la société coloniale et un révélateur des inégalités et des contrastes qui existaient à l'époque. Elle permet de comprendre les hiérarchies sociales, les codes de conduite et les aspirations des différentes classes de la société coloniale.
Une collection de poupées de cire représentant des scènes de la vie coloniale : une image idéalisée du passé
Un autre ensemble d'objets fascinants conservés au Museo de la Ciudad est une collection de poupées de cire représentant des scènes de la vie coloniale à La Havane au XIXe siècle. Ces poupées, vêtues de costumes d'époque, coiffées de perruques et parées de bijoux, sont mises en scène dans des décors minutieusement reconstitués, représentant des intérieurs bourgeois, des marchés animés, des plantations luxuriantes ou des cérémonies religieuses. Elles offrent un aperçu visuel de la vie quotidienne à La Havane au XIXe siècle, à travers le prisme d'une représentation artistique et idéalisée.
L'intérêt de ces poupées réside dans leur capacité à nous renseigner sur les costumes, les accessoires, les meubles, les coutumes et les activités de l'époque coloniale. Les détails des vêtements, des coiffures, des bijoux et des objets sont particulièrement précis et permettent de reconstituer l'ambiance de La Havane au XIXe siècle, avec ses fastes, ses élégances et ses traditions. Les scènes représentées, telles que le marché aux esclaves, la réception d'un dignitaire, le travail dans les plantations de canne à sucre ou la procession religieuse, offrent un aperçu de la diversité des activités, des classes sociales et des enjeux de la société coloniale. Leur importance est indéniable pour les historiens, les costumiers, les décorateurs et les passionnés d'histoire.
Il est essentiel de garder à l'esprit que ces poupées sont une représentation figée, sélective et idéalisée de la société coloniale, qui contraste fortement avec la réalité de l'esclavage, de la ségrégation raciale, des inégalités sociales et de la répression politique. Elles ne montrent qu'une facette de la vie à La Havane au XIXe siècle, celle des classes dominantes et des élites privilégiées. Il est donc important de les contextualiser, de les compléter avec d'autres sources d'information et de les interpréter avec un regard critique, afin de comprendre la complexité de l'histoire cubaine et d'éviter les simplifications et les anachronismes. Ces poupées sont un témoignage précieux du passé, mais il est essentiel de les interroger, de les déconstruire et de les replacer dans leur contexte historique, social et idéologique. La collection de poupées de cire est un exemple de la manière dont les musées peuvent utiliser des objets pour raconter des histoires, susciter la réflexion et provoquer le débat, tout en reconnaissant les limites et les biais de la représentation.
- Le Musée de la Révolution expose le téléphone rouge de Batista, symbole de la dictature.
- Le Musée de la Musique conserve des instruments de musique aborigènes Taïnos, témoins des racines oubliées.
- La Finca Vigía abrite la collection de chats empaillés d'Ernest Hemingway, reflet de ses obsessions.
- Le Museo de la Ciudad possède une toilette portative du XIXe siècle, symbole de luxe et de statut social.
- Le Museo de la Ciudad conserve des poupées de cire représentant des scènes de la vie coloniale, une image idéalisée.
- Cuba compte plus de 250 musées, chacun offrant un aperçu unique de l'histoire de l'île.
Cuba abrite en réalité plus de 270 musées (chiffre de 2023), chacun offrant un aperçu unique de l'histoire, de la culture, de l'art et du patrimoine de l'île. Le Musée National de Cuba, par exemple, possède une vaste collection d'art cubain, allant des peintures coloniales aux œuvres contemporaines, en passant par la sculpture, le dessin, la gravure et la photographie. Le Musée de la Danse Cubaine met en valeur les riches traditions de la danse de l'île, du ballet classique aux danses folkloriques, en passant par la danse moderne et la danse contemporaine. Et le Museo del Ron Havana Club offre un aperçu fascinant de l'histoire de la production de rhum à Cuba, de la culture de la canne à sucre à la distillation, au vieillissement et à la dégustation.
Ces musées ne conservent pas seulement de simples objets, ils préservent des fragments d'histoires, des mémoires collectives, des témoignages silencieux d'un passé riche, complexe, contradictoire et souvent douloureux. Le Musée de la Révolution, par exemple, abrite des artefacts de la lutte révolutionnaire, tels que des armes, des uniformes, des véhicules, des photos, des affiches et des documents. Le Musée de la Musique conserve des instruments de musique anciens, des partitions manuscrites, des enregistrements sonores, des costumes de scène et des portraits de musiciens. Et la Finca Vigía est remplie d'objets personnels d'Hemingway, tels que ses livres, ses manuscrits, ses meubles, ses trophées de chasse, ses souvenirs de voyage et ses lettres.
Découvrir ces objets insolites, c'est plonger au cœur de l'identité cubaine, explorer ses multiples facettes, comprendre ses contradictions et percer les mystères de son histoire. Le téléphone rouge de Batista, par exemple, est un symbole de l'autoritarisme, de la corruption et de la répression du régime de Batista. Les instruments de musique aborigènes témoignent de la richesse, de la diversité et de la fragilité des cultures indigènes de Cuba. Et la collection de chats empaillés d'Hemingway révèle une facette plus intime, personnelle et sombre de l'écrivain, loin de l'image du héros viril et aventurier.
Les visiteurs des musées cubains peuvent s'attendre à une expérience enrichissante, instructive, émouvante et parfois déroutante. Les musées cubains offrent un aperçu unique de l'histoire, de la culture, de l'art et du patrimoine de l'île, à travers le prisme d'objets, d'œuvres d'art, de documents et de témoignages. Les conservateurs de musées sont des experts passionnés qui sont désireux de partager leurs connaissances, leur enthousiasme et leur amour de Cuba avec les visiteurs. Et les expositions sont soigneusement conçues pour raconter des histoires, susciter la réflexion, provoquer le débat et encourager l'interprétation. Les musées cubains sont généralement accessibles à tous les budgets, avec des frais d'entrée abordables pour les nationaux et les étrangers.
L'architecture des musées cubains est souvent aussi fascinante que les objets qu'ils abritent. Le Palacio de los Capitanes Generales, par exemple, est un magnifique exemple d'architecture coloniale espagnole, avec ses cours intérieures, ses balcons en fer forgé, ses fresques murales et ses meubles d'époque. La Finca Vigía est une charmante maison de campagne avec une vue imprenable sur la mer, un jardin luxuriant et une piscine où Hemingway aimait se baigner. Et le Musée de la Révolution est situé dans un ancien palais présidentiel, témoin de l'histoire politique tumultueuse de Cuba. Ces bâtiments historiques ajoutent une dimension supplémentaire à l'expérience muséale, en créant une atmosphère immersive et en transportant le visiteur dans le passé.
La curiosité, l'ouverture d'esprit, l'observation attentive et le sens critique sont essentiels pour découvrir les trésors cachés des musées et pour interpréter les objets qui s'y trouvent. Prenez le temps d'examiner les objets de près, de lire les panneaux d'information, de consulter les audioguides et de poser des questions aux conservateurs. N'hésitez pas à sortir des sentiers battus, à explorer les salles moins fréquentées, à vous perdre dans les détails et à laisser votre imagination vagabonder. Vous pourriez être surpris par ce que vous découvrirez, par les histoires que vous entendrez, par les émotions que vous ressentirez et par les réflexions que vous ferez. Laissez votre imagination vagabonder et laissez-vous emporter par les histoires que racontent les objets, mais n'oubliez pas de les interroger, de les contextualiser et de les interpréter avec un regard critique.
En 2022, plus de 700 000 touristes ont visité les musées de Cuba, témoignant de l'attrait du patrimoine culturel cubain. Les musées cubains emploient environ 3 500 personnes, dont des conservateurs, des historiens, des restaurateurs et des guides. Le Musée de la Révolution a été inauguré le 1er janvier 1959, le jour même de la victoire de la Révolution cubaine. La Finca Vigía a été acquise par Ernest Hemingway en 1940 pour la somme de 12 500 dollars. Le Palacio de los Capitanes Generales a été construit entre 1770 et 1791.
- Cuba compte plus de 270 musées, chacun offrant un aperçu de l'histoire de l'île.
- Ernest Hemingway a vécu à Cuba pendant plus de 20 ans, de 1939 à 1960.
- La collection de chats empaillés d'Hemingway à la Finca Vigía compte environ 50 spécimens.
- La toilette portative du Museo de la Ciudad date du XIXe siècle.
- Le Palacio de los Capitanes Generales à La Havane est un exemple d'architecture coloniale.
- Plus de 700 000 touristes ont visité les musées cubains en 2022.